De la tâche ménagère à la scène de ménage
Arte a diffusé une enquête amusante sur les querelles
conjugales liées aux tâches ménagères. Sur fond de musique jazzy, des couples
et des spécialistes balaient les différentes causes de cette guerre domestique.
Signé Marcia Romano et Andrès Jarach, le documentaire
tente de faire le point, de façon très concrète, sur le partage des activités
domestiques (vaisselle, lavage, repassage, courses) au sein de la famille. Il
alterne des témoignages de couples, souvent rigolos et distanciés, l'analyse de
spécialistes -un sociologue et une thérapeute familiale-, des chiffres tout ce
qu'il y a de scientifique et des extraits de films. Le tout sur une musique
jazzy qui confère à l'ensemble une agréable légèreté.
«Tu es passé des
jupes de ta mère aux jupes de ta femme»
L'affaire est pourtant d'importance: la répartition
des tâches ménagères déclenche 47% des disputes conjugales. Un pourcentage en
augmentation dans la mesure où, il y a plusieurs générations, les femmes ne
travaillaient pas et ne pouvaient donc pas revendiquer une certaine égalité
face à la chasse à la poussière. «Beaucoup de choses ont changé en ce qui
concerne le travail domestique, souligne Roland Pfefferkorn, sociologue au CNRS
et à l'université de Strasbourg. La première, c'est qu'on en parle.» Justement,
parlons-en. «Toi, tu es passé des jupes de ta mère aux jupes de ta femme»,
lance gentiment une jeune femme à son compagnon qui aurait plutôt tendance à
acquiescer. «Je n'arrive pas à culpabiliser quand je ne fais rien à la maison,
je ne parviens pas à me passionner pour tous ces aspects de la vie
quotidienne», confie un quadragénaire, sous l'œil de sa femme, médusée. Comme
si elle, elle ne vivait que pour ses tête-à-tête avec son aspirateur et sa
machine à laver!
À la décharge de ces messieurs, «les femmes ont
tendance à apprendre davantage les tâches domestiques dans leur famille
d'origine que les garçons, insiste notre sociologue. À l'adolescence, elles en
accomplissent beaucoup plus qu'eux». Et puis, les femmes ont bien «du mal à
déléguer, à laisser les hommes s'approprier matériellement et physiquement
l'espace domestique». Une bonne excuse? «Quand je fais quelque chose, j'ai
toujours l'impression d'être surveillé», confirme l'un des témoins. Une jolie
brune reproche à son mari: «Tu ne sais pas plier le linge, il faut que je repasse
après toi.»
Alors, comment désamorcer cette guerre larvée du
balai? Hervé et Constance ont peut-être trouvé la solution: quand l'un repasse
le linge, l'autre lui fait la lecture. Ils se sont ainsi constitué une belle
bibliothèque que madame époussette.
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