jeudi 30 mai 2013

Le « hashtag » dans les petits papiers du Larousse
Ils sont share à notre quotidien, et dorénavant ils ont droit de cité dans le Petit Larousse. Le millésime 2014 adoube cette année une dizaine de mots issus des nouvelles technologies, dont le Saint-Graal de Twitter : le « hashtag ». Autres expressions fraîchement intronisées : « googliser », « googler », « post » ou « textoter ». Bon, pas de quoi se trémousser sur la place publique en mode « flash-mob » ou générer un « mème » — un concept détourné, parodié, qui se propage sur la toile. Les pratiques 2.0 sont à l’honneur dans ce cru 2014.
Plutôt adepte du verlan, Alain Rey, linguiste, lexicographe et rédacteur en chef du Petit Robert contacté par Libération, reconnaît qu’il y a une envolée du champ lexical web : « “Geek” est entré dans le langage courant et il est normal que des mots comme “googler” le soit aussi.
La société évolue, il faut suivre le mouvement », souligne-t-il. Parmi les nouveaux termes, d’autres sont encore au stade de laboratoire comme la « télévision connectée » — Internet intégré dans une télé. Selon Alain Rey, ces appellations ne sont que « la partie émergée de l’iceberg ». Avant d’ajouter :« Il y a une révolution qui va au-delà de la technique informatique, c’est aussi une révolution des usages, des manières de penser. »

Hashtag, Mot-dièse et Astérix

Une révolution qui n’a pas enterrée la hache de guerre entre l’anglais et le français. Le Larousse a opté pour « hashtag » mais rappelle tout de même que c’est son pendant frenchy « mot-dièse » qui est officiellement recommandé. Histoire de ne pas froisser l’éminente Académie française. Pour Alain Rey, il faudrait carrément utiliser « astérix », celui qui résiste à l’envahisseur. « C’est comme les “followers” sur Twitter, c’est un terme problématique. Il y a bien “suiveurs” mais la connotation est péjorative. Choisir le terme anglais relève d’une paresse absolue. Plus personne ne dit “window” pour parler de fenêtre ».
Faudrait-il organiser une « cyberdéfense » de la langue française ? Carine Girac-Marinier, directrice du département Dictionnaires et encyclopédies chez Larousse, explique à l’AFP que le français est toujours privilégié :« Nous essayons d’éviter les anglicismes, mais quand nous constatons un grand nombre d’occurrences et qu’il n’y a pas d’équivalent en français, nous les acceptons ». Molière ou Shakespeare, les nouvelles technologies et leurs adeptes s’en fichent. Seule la tendance dicte sa loi.

Des twittos dans le dico

Avec plus d’un milliard d’usagers, Facebook est quant à elle l’interface la plus polyglotte. Son fondateur, Mark Zuckerberg, vient lui aussi de faire son entrée au Petit Larousse, rubrique noms propres. Soit plus plus de huit ans après le lancement du réseau social. Le blogueur Erwann Gaucher, spécialiste des médias, explique à Libération que les nouveaux arrivants sont le reflet d’une prise de conscience 2.0 chez les faiseurs de dictionnaires : « Ce choix est intéressant. Mark Zuckerberg entre dans le dictionnaire en même temps que le mot hashtag qui est pourtant beaucoup plus récent. Tout ce qui provient de Twitter est plus rapidement accepté, en fin de compte. Ça signifie qu’il y a une accélération des pratiques numériques et surtout qu’on reconnaît que ces nouveaux usages sont inscrits dans notre quotidien. »
Et s’il y a du hashtag dans l’air, ce n’est pas pour déplaire à Bernard Pivot, ex-présentateur de l’émission Apostrophes. Son nom figure désormais dans les petits papiers du Larousse. Cet artisan des mots, jongleur de vocable, chevalier d’éloquence a lui aussi succombé à la logorrhée du tweet.

Ils sont share à notre quotidien, et dorénavant ils ont droit de cité dans le Petit Larousse. Le millésime 2014 adoube cette année une dizaine de mots issus des nouvelles technologies, dont le Saint-Graal de Twitter : le « hashtag ». Autres expressions fraîchement intronisées : « googliser », « googler », « post » ou « textoter ». Bon, pas de quoi se trémousser sur la place publique en mode « flash-mob » ou générer un « mème » — un concept détourné, parodié, qui se propage sur la toile. Les pratiques 2.0 sont à l’honneur dans ce cru 2014.
Plutôt adepte du verlan, Alain Rey, linguiste, lexicographe et rédacteur en chef du Petit Robert contacté par Libération, reconnaît qu’il y a une envolée du champ lexical web : « “Geek” est entré dans le langage courant et il est normal que des mots comme “googler” le soit aussi. La société évolue, il faut suivre le mouvement », souligne-t-il. Parmi les nouveaux termes, d’autres sont encore au stade de laboratoire comme la « télévision connectée » — Internet intégré dans une télé. Selon Alain Rey, ces appellations ne sont que « la partie émergée de l’iceberg ». Avant d’ajouter :« Il y a une révolution qui va au-delà de la technique informatique, c’est aussi une révolution des usages, des manières de penser. »

Hashtag, Mot-dièse et Astérix

Une révolution qui n’a pas enterrée la hache de guerre entre l’anglais et le français. Le Larousse a opté pour « hashtag » mais rappelle tout de même que c’est son pendant frenchy « mot-dièse » qui est officiellement recommandé. Histoire de ne pas froisser l’éminente Académie française. Pour Alain Rey, il faudrait carrément utiliser « astérix », celui qui résiste à l’envahisseur. « C’est comme les “followers” sur Twitter, c’est un terme problématique. Il y a bien “suiveurs” mais la connotation est péjorative. Choisir le terme anglais relève d’une paresse absolue. Plus personne ne dit “window” pour parler de fenêtre ».
Faudrait-il organiser une « cyberdéfense » de la langue française ? Carine Girac-Marinier, directrice du département Dictionnaires et encyclopédies chez Larousse, explique à l’AFP que le français est toujours privilégié :« Nous essayons d’éviter les anglicismes, mais quand nous constatons un grand nombre d’occurrences et qu’il n’y a pas d’équivalent en français, nous les acceptons ». Molière ou Shakespeare, les nouvelles technologies et leurs adeptes s’en fichent. Seule la tendance dicte sa loi.

Des twittos dans le dico

Avec plus d’un milliard d’usagers, Facebook est quant à elle l’interface la plus polyglotte. Son fondateur, Mark Zuckerberg, vient lui aussi de faire son entrée au Petit Larousse, rubrique noms propres. Soit plus plus de huit ans après le lancement du réseau social. Le blogueur Erwann Gaucher, spécialiste des médias, explique à Libération que les nouveaux arrivants sont le reflet d’une prise de conscience 2.0 chez les faiseurs de dictionnaires : « Ce choix est intéressant. Mark Zuckerberg entre dans le dictionnaire en même temps que le mot hashtag qui est pourtant beaucoup plus récent. Tout ce qui provient de Twitter est plus rapidement accepté, en fin de compte. Ça signifie qu’il y a une accélération des pratiques numériques et surtout qu’on reconnaît que ces nouveaux usages sont inscrits dans notre quotidien. »
Et s’il y a du hashtag dans l’air, ce n’est pas pour déplaire à Bernard Pivot, ex-présentateur de l’émission Apostrophes. Son nom figure désormais dans les petits papiers du Larousse. Cet artisan des mots, jongleur de vocable, chevalier d’éloquence a lui aussi succombé à la logorrhée du tweet.


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